Une introduction

Vous entrez ici dans un espace
de cogitation et de bricolage anarcho-mutagene.
Un espace expérimental et théorique pour mettre un peu de
sens dessus dessous salutaire dans ce monde malade.
Un champ de bataille conceptuel pour abattre toutes les frontières et révéler la beauté du chaos en tachant d’imaginer quels nouveaux mondes en faire émerger.
Dans ce blog la panique est totale, on démolit les repères avec enthousiasme, tout se mélange joyeusement : l’humanité et l’animalité, la femme et l’homme, le minéral, le végétal et l’animal, le haut et le bas, le nord et le sud, le yin et le yang, le naturel et l’artificiel, le bien et le mal, le beau et le laid, le corps et l’esprit, le dedans et le dehors, la grande danse organique d’un monde qui respire.

Après la tempête, s’il reste encore quelques grandes Valeurs debout ce seront celles de l’instable, du mutant, du bâtard, du mouvant, du transformé, du contaminé, de l’impur, de l’altéré, de l’ambiguë, de l’impermanent, du monstre, du transversal, du modifié, de la belle confusion, du contre-nature qui contrarie le bon sens et fait à tout instant de l’autre chose - du devenir.
Sans jamais perdre de vue, outre le fait que tout cela est extrêmement beau, qu’il s’agit d’un chambardement hautement politique.

Ce monde est malade parce qu’il se rêve stable, équilibré et ordonné, alors qu’il n’existe rien de tel dans cet univers.
Nos sociétés sont malade parce qu’elles veulent s’asseoir sur de l’immuable alors qu’il n’en existe nulle part.


Un monde, c'est, avant tout, ce qui émerge entre notre regard et le réel. Et la perception est un commencement d'action.
Pour "changer le monde", il faut commencer par là.

Sans oublier, bien sûr, la pratique de l’émeute occasionnelle, avant tout par hygiène morale.

lundi 27 août 2007

Abeille psychédélique.

J’ai beaucoup hésité avant de mettre ce qui suit en ligne, parce qu’il est vrai que je prends certains risques en en parlant ouvertement de cette façon. Aussi surprenant que cela puisse paraître, j’ai évité de trop me renseigner sur les risques que je prenais face aux lois concernant la dissémination d’organismes génétiquement modifiés dans l’environnement. Ceci avant tout pour ne pas décourager mon projet.
Par chance il y a encore beaucoup de vides juridiques dans ce domaine, sachant tout de même que selon un projet de loi (transposition des directives 90/219/CEE3, 98/81/CE4 et 2001/18/CE5), toute dissémination d’OGM dans l’environnement à des fin expérimentales n’est autorisée qu’après consultation du publique et évaluation des incidences (comme si ce genre de chose était sérieusement évaluable et que le "publique" avait la moindre idée des implications et des conséquences de la recherche génétique). Tout cela reste très flou et rien n’est clairement établi. Rien d'étonnant à cela vu les intérêts économiques généralement en jeu avec les biotechnologies.
Quoi qu’il en soit si l’on veut faire œuvre pionnière, il faut souvent accepter le risque d’en payer un prix.
Quant à la législation sur les drogues, j’imagine qu’elle sera tout à fait dépassée par le cas de figure présent.

Je suis donc heureux de vous présenter un projet abouti, une splendide réussite, issu de la magie du génie génétique… je parle de la création d’une nouvelle race d’abeille : Une abeille psychédélique. En d'autres termes, une abeille aux piqûres hallucinogènes !

L’idée est de moi, mais la conception est due principalement à deux bio-hackers du mouvement biopunk que j’ai rencontré en premier lieu sur l’internet (selon leurs vœux ils resteront anonymes). Cette réalisation est une première étape dans mon projet bio-artistique "BeeQueen Orchid" qui inclura la création d’hybrides et symbiotes d’orchidées et d’abeilles psychédélique. Un projet expérimental important travaillant autour des questions de la plasticité du vivant et la multiplicité/instabilité de la perception. Un hommage aussi au professeur Timothy Leary et son rêve de "Courriers Cosmiques" pour sauver le monde en changeant, grâce au LSD, notre perception de celui-ci.

J’ai pu travailler directement avec les bio-hackers, mais ma participation technique s’est limitée à appuyer sur des bouton de mixers ou secouer des boîtes quand on me le demandait. Ma compréhension des processus exécutés à été, je l’avoue, très limité, mais j’ai tout de même pu apprendre plein de choses passionnantes. Ce qui m’a le plus étonné c’est l’apparente simplicité et, finalement, le peu de moyen sollicité pour l’ensemble de l’opération.

La première étape a consisté à inventer un assemblage moléculaire puissamment hallucinogène, un "venin" proche de l’acide lysergique -LSD 25- ou plus précisément inspiré de son origine biologique, l’ergot de seigle. Avant tout il devait pouvoir être synthétisé par la glande à venin de notre abeille transgénique. Ma participation à cette étape s’est exclusivement limitée au rôle de "goûteur", ce qui, je vous assure, n’a pas toujours été de tout repos, mais fut tout de même souvent un véritable ravissement.

Dans un deuxième temps, nous avons pu créer l’abeille.
Il s’agit d’une tambouille en grande partie mijotée dans une cuisine classique. Pour faire cela nous avons tout d’abord extrait de l’ADN d’abeille, plus précisément des dards et des glandes à venin (beaucoup) que nous avons broyé dans un mixer. À partir de cette pâte, nous avons pu obtenir de l’ADN pur par un ensemble de réactions chimiques très simples à réaliser. Ensuite il nous a fallu identifier précisément le gène impliqué dans la production du venin. Il faut pour cela analyser les échantillons à l’aide d’un appareil spécialisé dans le décryptage du code génétique, celui-ci exécute l’opération automatiquement. Les données sont ensuite interprétées par des bio-logiciels-libres développés dans les réseaux hackers.

Jusqu’à il a encore trois ou quatre ans, les bio-hackers devaient en général passer par des sociétés spécialisées pour le décryptage (les sociétés en question ne posaient de toute façon jamais de questions embarrassantes), mais ils sont maintenant globalement bien équipés. Les réseaux permettent aussi de mettre en commun le matériel le plus onéreux.

C’est alors l’étape la plus compliqué, qui consiste à implanter un gène artificiel qui modifiera – par interaction – la procédure interne de la production du venin afin d’obtenir le composé chimique désiré. Cette étape est la plus longue car elle procède par tâtonnements fastidieux. Une fois le tour de passe-passe réussi il s’agit de dupliquer le gène ainsi modifié pour ensuite en faire une solution qui sera incorporée à des cellules de sperme de bourdon déshydratées.

Pour finir une grande quantité de reines des abeilles ont été inséminées artificiellement les unes après les autres avec des méthodes d’apiculteurs qui ne doivent rien à la boitech moderne. Il y a tout de même beaucoup de déchets, d’où la quantité de reines utilisées.

Maintenant les ouvrières nées de cette manipulation possèdent, dans leur génome, la réplique du gène modifié et sont ainsi d’une efficacité psychédélique absolument redoutable.
Au bout de quelques saisons les neuf ruches installées en France, en Allemagne et en Autriche auront sans aucun doute suffisamment généré de colonies à travers l’Europe pour ne plus être du tout maîtrisable. De plus de nouvelles ruches seront installées en des lieux stratégiques au printemps prochain.

Qu’un rêve tel que celui-ci prenne réalité est une expérience tout à fait excitante. La prochaine étape du projet "BeeQueen Orchid" sera la création de l’orchidée. Elle aura des couleurs d’abeille et produira un suc tout aussi hallucinogène. Elle poussera autour des ruches de nos abeilles psychédéliques et aura avec celles-ci des relations exclusives et très singulières. Je ne peux en dire plus pour l’instant et sans doute faudra-t-il créer un nouveau type d’abeilles pour cette orchidée.

Mais surtout, à l’arrivée je veux du miel !

A suivre…

2 commentaires:

philippe a dit…

Bien vu les abeilles psychédéliques. Un peu dans le même ordre d'idées, j'ai lu quelque chose à propos d'un chercheur en botanique qui finit par réaliser son but, son rêve: la mobilité des végétaux. Malheureusement, il se rendit compte de sa réussite une nuit ou, se réveillant avec une vague impression d'étouffement,il se trouva face à trois tulipes pourpres, une variété que l'on appelle "queen of the night". Celles-ci avaient du grimper ou bien bondir sur le lit et leurs trois longues tiges étaient enroulées autour de son cou et commençaient à serrer suffisamment fort pour le sortir tout à fait de son incrédulité(la torpeur s'étant dissipée rapidement). Et puis, avant même qu'il n'ai pu esquisser un mouvement, il eu la carotide écrasée par une violente pression des tulipes qui étaient parvenues à unir leur force et, muées d'une même détermination, ont étranglées le professeur qui les cultivaient depuis de nombreuses années dans une serre attenante à sa maison.
Toute la scène a été filmée par les deux caméras vidéo censées filmer la croissance des quelques plantes vertes se trouvant sur une étagère, à côté du lit.
Salut Wladdy (si toutefois tu jettes un oeil sur ton blog.
Phil.

philippe a dit…

Bien vu les abeilles psychédéliques. Un peu dans le même ordre d'idées, j'ai lu quelque chose à propos d'un chercheur en botanique qui finit par réaliser son but, son rêve: la mobilité des végétaux. Malheureusement, il se rendit compte de sa réussite une nuit ou, se réveillant avec une vague impression d'étouffement,il se trouva face à trois tulipes pourpres, une variété que l'on appelle "queen of the night". Celles-ci avaient du grimper ou bien bondir sur le lit et leurs trois longues tiges étaient enroulées autour de son cou et commençaient à serrer suffisamment fort pour le sortir tout à fait de son incrédulité(la torpeur s'étant dissipée rapidement). Et puis, avant même qu'il n'ai pu esquisser un mouvement, il eu la carotide écrasée par une violente pression des tulipes qui étaient parvenues à unir leur force et, muées d'une même détermination, ont étranglées le professeur qui les cultivaient depuis de nombreuses années dans une serre attenante à sa maison.
Toute la scène a été filmée par les deux caméras vidéo censées filmer la croissance des quelques plantes vertes se trouvant sur une étagère, à côté du lit.
Salut Wladdy (si toutefois tu jettes un oeil sur ton blog.
Phil.