Une introduction

Vous entrez ici dans un espace
de cogitation et de bricolage anarcho-mutagene.
Un espace expérimental et théorique pour mettre un peu de
sens dessus dessous salutaire dans ce monde malade.
Un champ de bataille conceptuel pour abattre toutes les frontières et révéler la beauté du chaos en tachant d’imaginer quels nouveaux mondes en faire émerger.
Dans ce blog la panique est totale, on démolit les repères avec enthousiasme, tout se mélange joyeusement : l’humanité et l’animalité, la femme et l’homme, le minéral, le végétal et l’animal, le haut et le bas, le nord et le sud, le yin et le yang, le naturel et l’artificiel, le bien et le mal, le beau et le laid, le corps et l’esprit, le dedans et le dehors, la grande danse organique d’un monde qui respire.

Après la tempête, s’il reste encore quelques grandes Valeurs debout ce seront celles de l’instable, du mutant, du bâtard, du mouvant, du transformé, du contaminé, de l’impur, de l’altéré, de l’ambiguë, de l’impermanent, du monstre, du transversal, du modifié, de la belle confusion, du contre-nature qui contrarie le bon sens et fait à tout instant de l’autre chose - du devenir.
Sans jamais perdre de vue, outre le fait que tout cela est extrêmement beau, qu’il s’agit d’un chambardement hautement politique.

Ce monde est malade parce qu’il se rêve stable, équilibré et ordonné, alors qu’il n’existe rien de tel dans cet univers.
Nos sociétés sont malade parce qu’elles veulent s’asseoir sur de l’immuable alors qu’il n’en existe nulle part.


Un monde, c'est, avant tout, ce qui émerge entre notre regard et le réel. Et la perception est un commencement d'action.
Pour "changer le monde", il faut commencer par là.

Sans oublier, bien sûr, la pratique de l’émeute occasionnelle, avant tout par hygiène morale.

vendredi 3 août 2007

Perspectives culinaires, vestimentaires et immobilières de la culture de tissus.


Autophagie biotechnologiquement assistée


La culture de tissus est une grande avancée des biotechnologies, pour ce qui est, avant tout bien sûr, de la gastronomie sans mort et sans souffrance.
Dans leur performance visionnaire "Cuisine Désincarnée", le collectif d'artistes australiens TC&A (Tissue Culture & Art) a opéré une biopsie sur une grenouille pour ensuite cultiver les cellules dans un bioreacteur. Une fois le processus lancé, la croissance est infinie tant que le "steak" se trouve dans le bioréacteur. Cette performance a été présentée en France à Nantes au "Lieu Unique" de mars à mai 2003 pour l'exposition collective intitulée "L'Art Biotech'". Un repas de "viande sans victime" a été organisé en fin d'exposition en présence de la donneuse involontaire qui n'a pas eu l'air particulièrement dégoûté, même si elle aurait sans doute préféré être en train de barboter tranquillement dans son étang.

Une étudiante vegan du cours Vivoart du groupe TC&A a décidé d'aller plus loin dans l'expérience : "Elle a suggéré de prélever une biopsie de ses propres cellules, plutôt que d'infliger un stress physique et psychologique (même temporaire) à un autre animal.
Inaugurant ainsi l’autophagie biotechnologiquement assistée.

Il s’agit là dune véritable révolution. Nous pouvons, dorénavant, nous faire prélever quelques cellules à la naissance puis, avec notre bioréacteur portable personnel, avoir, jusqu'à la fin de nos jours, le loisir de déguster nos tendres stecks de bébé à volonté et partager cette chair intime avec nos amant-e-s et ami-e-s.


Henri Michaux pionnier de la culture de tissus.

"Ne plus passer par le veau pour le fois de veau. Ne plus former des veaux. Ne plus avoir à les mener brouter, à les faire naître, à les tuer, ne plus avoir à faire apparaître et disparaître des personnalités de veaux.
Une seule et unique fois, il y a longtemps déjà, on tua un veau - on recueillit son foie, on le cultiva, lui trouva un milieu convenable et maintenant il se développe en masses infinies."
"Au Pays de la magie" Henri Michaux (1942).


Une mode sur mesure pour se sentir bien dans sa peau.

Vous ne vous nourrissez déjà plus que de votre propre chair cultivée en bioréacteur. Bientôt vous pourrez entièrement vous vêtir de créations en tissus cultivés à partir de cellules de votre peau. En contrôlant la production de mélanine nous pouvons vous proposer toute une gamme de coloris différents. Vêtement d'été de fines peaux aux pores dilatés, vêtement d'hivers bien en chair ou des chaussures à la corne souple mais résistante... Une garde-robe quasiment inusable, autorégénérative, pour vous sentir bien dans votre peau.


Home sweet home.

Le meilleur habitat pour se sentir vraiment chez soi.
La structure solide de votre maison faite à partir de culture de vos propres cellules osseuses, des grands panneaux translucides en kératine laissent pénétrer une belle lumière diffuse dans votre salon, les grains de peaux les plus doux tapissent les murs de cette demeure si personnelle, entièrement meublée de votre chair et de vos os. Quel plaisir de pouvoir s'assoupir confortablement allongé sur un sofa à la peau de pêche gonflée de vos moelleux lipides. Un environnement de rêve, bien entendu parfaitement biocompatible avec votre organisme (finies les allergies en tout genre), qui se maintient été comme hivers à votre température idéale. Vous êtes ici chez vous de la cave au grenier jusqu'au bout des ongles et bientôt, soyez en sûr, vous parlerez de votre maison à la première personne du singulier.

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